durant l'année est triple que celle des filles : 27 % et 9 %). Les élèves
de lycées professionnels (L.P.) sont plus concernés par cette conduite que
ceux de lycées d'enseignement général et technologique (L.E.G.T.), et les
internes plus souvent que les demi-pensionnaires et les externes (60 % des
internes se sont enivrés durant l'année, 50 % des demi-pensionnaires et 42
% des externes). Les élèves à faibles résultats scolaires ont été plus
nombreux en état d'ivresse durant l'année (66 %) que ceux qui ont des
résultats moyens (49 %) et ceux qui ont de bons résultats (45 %).
La recherche d'un état d'ivresse est une conduite qui touche une proportion
de lycéens qui s'accroît jusqu'à 18 ans, et se stabilise à cet âge. 50 %
des élèves fument : 34 % régulièrement (21 % : moins de 10 cigarettes par
jour, 13 % : 10 cigarettes et plus par jour).
Les élèves de L.P. sont plus fréquemment fumeurs que ceux de L.E.G.T., les
pensionnaires plus que les deux autres catégories. L'on a d'autant plus de
risques d'être fumeur que l'on a des résultats scolaires faibles. La
consommation des fille ne se distingue pas de celle des garçons.
La proportion de fumeurs, surtout de fumeurs réguliers, dans la population
des lycéens, augmente avec l'âge et se stabilise à 18 ans.
L'usage des diverses drogues touche les pourcentages ycéens suivants :
|Dérivés du cannabis |29,8 % |
|Produits à inhaler |5,7 % |
|Amphétamines |2,1 % |
|Cocaïne |1,9 % |
|Héroïne |1,7 % |
|Ecstasy - L.S.D. |3,4 % |
|Autres (1) |4,1 % |
66,5 % des lycéens n'ont utilisé aucune drogue durant l'année,
22,9 % n'ont fait usage que de haschich, soit 68,4 % de l'ensemble des
consommateurs de drogue,
2 % ont utilisé du haschich ainsi que d'autres drogues, soit 21,5 % de
l'ensemble
et 3,4 % ont utilisé d'autres drogues sans haschich, soit 10,1 % de
l'ensemble des usagers.
soit un total de 33,5 % de lycéens ayant consommé de la drogue
durant l'année.
Concernant la consommation de haschich, de marijuana (90 % des
consommateurs de drogues), 67,8 % des lycéens n'en ont jamais utilisé
durant l'année ; 9,4 % : 1 ou 2 fois ; 6,4 % : de 3 à 9 fois, et 14,0 % :
10 fois et plus (2,3 % non réponse).
Les élèves des deux filières se différencient peu quant à la consommation
de drogues. Les garçons sont beaucoup plus concernés (41 % d'entre eux ont
fait usage de drogues durant l'année), que les filles (27 %).
L'on a d'autant plus de risques d'être consommateurs que l'on a des
résultats scolaires faibles : 28 % des élèves qui ont de bons résultats
scolaires, 32 % de ceux qui ont des résultats moyens et 44 % de ceux qui
ont des résultats faibles. Les internes sont plus souvent concernés par
cette consommation (39 % d'entre eux), que les demi-pensionnaires (36 %) et
les externes (30 %).
Le proportion d'usagers de drogues augmente jusqu'à dix-sept - dix-huit
ans, et se stabilise à cet âge. C'est parmi les élèves les plus âgés (20
ans et plus) que l'on trouve les taux les plus élevés de consommateurs de
drogues autres que les dérivés du cannabis. L'usage de l'ecstasy se répand
régulièrement avec l'âge, passant de 1,9 % des 15 ans et moins, à 4,8 % des
18 ans et à 5,9 % des 20 ans et plus (ensemble : 3,4 %).
Tabac, alcool, drogues illicites sont des consommations que l'on retrouve
chez les mêmes individus. Ainsi 8 % de ceux qui ne fument jamais ont
consommé du haschich durant l'année, 37 % de ceux qui fument
occasionnellement, 56 % ; de ceux qui fument régulièrement moins de 10
cigarettes par jour et 69 % pour les plus gros fumeurs. 10 % des lycéens
qui ne se sont jamais enivrés durant l'année signalent qu'ils ont fait
usage de haschich ; cette consommation touche 73 % de ceux qui se sont
enivrés plus de cinq fois durant l'année.
L'engagement des lycéens dans des conduites délictueuses est d'autant plus
fréquemment rencontré que l'individu est consommateur de drogues. Ainsi,
par exemple : 1,1 % des élèves qui n'ont jamais consommé du haschich ont eu
l'occasion de faire du racket ; 5,2 % de ceux qui ont pris 10 fois et plus
de cette drogue ; 2,6 % des non consommateurs ont volé un élève, 14,5 %
pour les 10 fois et plus ; 14,8 % des non consommateurs se sont battus avec
un autre élève, 27,1 % pour les 10 fois et plus; 13,1 % des non
consommateurs ont insulté un adulte dans l'établissement, 36,8 % pour les
10 fois et plus ; 14,5 % des non consommateurs ont dégradé des matériels,
des locaux, et 39 % pour les 10 fois et plus.
***
L’attitude des Français envers les toxicomannes et la toxicomanie
Et maintenant je voudrais vous présenter un sondage publié le 17 décembre
1998 dans “ Le QUOTIDIEN DU MEDECIN” .
"La définition des toxicomanes"
"Pour vous personnellement, Les toxicomanes sont avant tout..."
| | Ensemble %|
| | |
| Des malades qu'il faut soigner |87 |
| Des délinquants qu'il faut punir |10 |
| Ni l'un, ni l'autre (ré spontanée)|2 |
| NSP |1 |
"La distinction entre drogues douces et drogues dures"
"Pour lutter contre la drogue, diriez-vous..."
| |Ensemble|
| |% |
| Qu'il faut faire une différence entre les drogues douces et |36 |
|les drogues dures, car ce sont des drogues de | |
|nature radicalement différentes | |
| Qu'il ne faut pas faire de différence entre drogues douces et|61 |
|drogues dures, car la consommation de drogues douces conduit | |
|souvent à celle de drogues dures | |
| NSP |3 |
"Le jugement sur des mesures de lutte contre la drogue et la toxicomanie"
"Pour chacune des mesures suivantes envisagées pour lutter aujourd'hui
contre la drogue et la toxicomanie, dites-moi si vous y êtes plutôt
favorable ou plutôt opposé ?"
| |Plutôt|Plutôt |NSP |
| | |opposé | |
| |favora|% |% |
| |ble | | |
| |% | | |
|Renforcer les actions policières contre les |94 |5 |1 |
|vendeurs de drogue | | | |
|Obliger les toxicomanes à se soigner |88 |11 |1 |
|Développer les prescriptions médicales de produits |72 |24 |4 |
|de substitution à l'héroïne pour les toxicomanes | | | |
|comme la méthadone | | | |
|Autoriser l'usage thérapeutique du cannabis pour |55 |40 |5 |
|certains grands malades | | | |
|Délivrer aux "grands drogués" de l'héroïne sous |39 |56 |5 |
|contrôle médical | | | |
Une société sans drogue, ça n'existe pas
"Nous savons aujourd'hui que meme si chaque substance a ses effets propres
qu'il ne s'agit pas de nier, tous les produits psychoactifs, qu'il s'agisse
de drogues illicites, d'alcool, de tabac, ou de médicaments, agissent sur
le cerveau selon des modalités comparables.
Nous savons également que les pratiques de consommation de ces produits ont
profondément évolué, ces dernière années, notamment chez les jeunes:
banalisation du cannabis expérimenté par un jeune sur trois, augmentation
des états d'ivresse répétés, maintien de la consommation de tabac à un
niveau élevé, baisse relative de la consommation d'héroine, augmentation de
celle de la cocaine, arrivée massive des drogues de synthèse, prise de
conscience des pratiques de dopage, recours de plus en plus fréquent aux
médicaments psychotropes, polyconsommation associant produits licites et
illicites, extreme fréquence de la dépendance à plusieurs produits.
Nous savons enfin que les comportements de consommation et les contextes
d'usage sont plus déterminants que les produits eux-memes pour apprécier la
dangerosité d'une situation.
C'est pour tenir compte de l'ensemble de ces éléments que le gouvernement
français vient d'adopter un nouveau plan triennal de lutte contre la drogue
et de prévention des dépendances qui concerne aussi bien les drogues
illicites, que le tabac, l'alcool et les médicaments psychotropes.
Ce plan fait de l'information et de la communication en direction du grand
public, un axe essentiel.
En effet, alors que la politique de lutte contre la drogue fait l'objet
depuis plus de 20 ans, de débats passionnés, la faiblesse de l'information
mise à disposition du grand public a laissé la place à des messages
d'origines diverses, dispersés, partiels, parfois inexacts et souvent
contradictoires.
Cette situation a renforcé les malentendus, les inquiétudes, les peurs, et
surtout l'impression d'impuissance, de sorte que les attitudes face aux
comportements de consommation de substances psychoactives oscillent encore
trop souvent entre indifférence dommageable et dramatisation excessive.
Il est vrai que, pendant longtemps, nous savions peu de choses. Et si,
depuis quelques années, nous disposons de données épidémiologiques,
pharmacologiques, neurobiologiques, sociologiques beaucoup plus nombreuses
et fiables, elles ont été peu diffusées au delà du cercle étroit des
spécialistes.
Ce déficit d'information est d'autant plus genant que les données évoluent
très vite. La mise en circulation régulière de nouveaux produits ou les
combinaisons inédites de substances impliquent une mise à jour permanente.
Il n'y a pas de société sans drogues, il n'y en a jamais eu. Il n'y a pas
de solution miracle, ni en France, ni dans aucun pays. Mais il y a beaucoup
de réponses efficaces, et l'efficacité de ces réponses (de la prévention au
traitement, à la réduction des risques, de la répression du trafic à celui
de l'usage) est directement proportionnelle à la capacité de l'ensemble de
la société (et non seulement des spécialistes) à affronter, comprendre et
partager les memes enjeux.
Aujourd'hui la connaissance est une arme qui permet de prévenir et de
diffuser une culture de la responsabilité à tous les étages de la société.
La bibliographie
> RICHARD (D.), SENON (J-L.), Dictionnaire des drogues, des toxicomanies et
des dépendances, Paris, Larousse, 1999, 433 p.
> FRYDMAN (N.), MARTINEAU (H.), La drogue : où en sommes-nous ? Bilan des
connaissances en France en matière de drogues et de toxicomanies, Paris,
1998, 417 p.
> OFDT, Drogues et toxicomanies : Indicateurs et tendances - Edition 1996,
Paris, 1997
> OFDT, Drogues et toxicomanies : répertoire des sources statistiques,
> OGIEN (A.), MIGNON (P.), La demande sociale de drogues, DGLDT, La
Documentation française, Paris, 1994.
> EHRENBERG (A.), Penser la drogue penser les drogues, Editions Descartes,
Paris, 1992
> J.BERGERET , Les Toxicomanes parmi les autres , O.Jacob 1990
> ROQUES (B.), La dangerosité des drogues : rapport au secrétariat d'État
à la Santé, Paris, 1999
Ñòðàíèöû: 1, 2, 3, 4, 5, 6