comme susceptible de se substituer à la morphine dans le traitement des
douleurs et de la toux. Rapidement, son utilisation est abusive.
En 1923, la Société des Nations déclare le produit dangereux et de faible
intérêt thérapeutique. En 1924, l'utilisation non médicale de l'héroïne est
prohibée aux Etats-Unis ; elle y sera totalement interdite en 1956 et en
1963 en France. Certains pays continuent à l'utiliser dans les pratiques
médicales. Son utilisation légale est variable selon les pays. Sa
prescription est prohibée en France ; elle est expérimentée dans certains
pays, notamment la Suisse et l'Australie, dans le cadre d'une politique de
réduction des risques.
Consommation : les chiffres d'une réalité française
. 0,5% des adultes de 18 à 44 ans (160 000 personnes) déclarent avoir
consommé de l'héroïne dans leur vie, cette consommation étant sans
doute sous-déclarée.
Des méthodes de calcul, utilisant des indicateurs indirects de la
consommation conduisent à une estimation du nombre de consommateurs
réguliers (usage nocif et / ou dépendance) situé entre 140 000 et 170 000
personnes.
Les trois quarts des usagers de drogues ayant recours aux structures
spécialisées en toxicomanie et aux établissements sanitaires sont des
consommateurs d'héroïne. L'âge moyen de ces usagers est de 30 ans.
92 décès par surdose à l'héroïne ont été enregistrés par les services de
police en 1998. L'héroïne est le produit en cause dans près de 9% des
interpellations pour usage et usage revente (7 500 personnes) en 1998. Le
nombre de ces interpellations est en forte diminution depuis quelques
années (plus de 17 000 interpellations en 1994). L'âge moyen des usagers
d'héroïne interpellés était de 28 ans.
1 350 personnes ont été interpellées pour trafic d'héroïne en 1998, chiffre
également en diminution depuis 1996.
Il y a aujourd'hui environ 60 000 personnes sous traitement de
substitution.
Tendance statistique : la consommation d'héroïne est en diminution.
Adolescence et expériences
Première cigarette, première ivresse, premier amour, première relation
sexuelle : l'adolescence est le temps des premières expériences. Ces essais
passent par des excès, qu'ils soient " bruyants " (attitudes provocatrices)
ou " silencieux " (repli sur soi). Ces manifestations ne signifient pas à
priori que l'adolescent est en difficulté.
Pendant cette période d'hésitations (entre recherche d'autonomie ou
maintien de la dépendance vis-à-vis des parents), compliquée à vivre pour
l'adolescent comme pour son entourage, il s'agit pour les parents de
maintenir et de défendre les valeurs qui leur semblent importantes, tout en
dosant leurs interventions et l'affirmation de leur autorité.
S'il est indispensable de marquer les limites et de mettre en garde un
adolescent contre les dangers qu'il peut courir, il est tout aussi
nécessaire de le valoriser, de l'encourager, et de favoriser ses contacts
avec l'extérieur. Aider un adolescent à trouver ses forces personnelles est
aussi essentiel pour lui que de connaître les limites posées par les
adultes et particulièrement s'il manifeste une attitude de repli et qu'il
éprouve un besoin important de confiance et d'estime de lui-même.
Est-ce que c’est la curiosité des jeunes qui les amènent à la
toxicomanie? La curiosité peut donner l'envie "essayer pour voir"; mais une
seule consommation ne signifie pas "s'accrocher". Dès le plus jeune âge, la
curiosité, c'est surtout l'envie et le besoin de découvrir, de grandir, de
se développer, d'apprendre. Cela n'a alors rien de négatif !
Cependant, si une seule prise de drogue ne veut pas dire être toxicomane,
cela ne donne pas carte blanche pour essayer ! Toute consommation de drogue
comporte un risque ! Les jeunes qui n'arrivent pas à assumer les exigences
de la vie actuelle, qui souffrent de multiples problèmes et qui manquent de
soutien de la part des adultes et de l'entourage risquent, plus que les
autres, d'utiliser les drogues et en devenir dépendants.
L’usage de la drogue est fortement lié aux difficultés des jeunes dans leur
vie familiale ou sosiale.
Mais il ne faut jamais dire que c'est la faute des parents si un jour leur
enfant devient dépendant. Cette affirmation n'est pas acceptable!
Les effets, les risques et les dangers des drogues (substances
psychoactives) varient suivant les produits et l'usage que l'on en fait.
Les raisons pour lesquelles chacun peut etre amené à en consommer diffèrent
selon chaque individu, son histoire, son état de santé, son environnement
familial et social.
Les toxicomanes ont souvent une vie de famille pauvre : un sur deux a des
parents séparés ; 17% ont perdu leur père, 7% leur mère. Beaucoup ont en
outre des difficultés scolaires ou proressionnelles ; à 18 ans, 16%
seulement sont encore scolarisés (contre 75% dans l’ensemble de la
population) et plus de la moitié sont chomeurs ou sans activités. Ils se
tournent alors vers les paradis artificiels, sans savoir qu’il leur ouvrent
les portes de l’enfer.
Il est significatif que l’image que les jeunes drogués ont d’eux-memes
est beaucup moins favorable que celle des non-drogués. Des enquetes
montrent que les premiers se jugent plus pessimistes, tristes, inquiets,
énervés, fantaisistes, paresseux, dépensiers, mal organisés, sans ambition,
mal dans leur peau. Meme ceux qui ne consomment que des drogues “licites”
(alcool, tabac, médicaments psychotropes) sont plus nombreux à avoir le
cafard que ceux qui n’en utilisent pas (55% contre 21%). Ils sont meme 13%
à avoir des idées de suicides, contre 3% des non-consommateurs. Il n’y a
pas de drogués heureux.
On dit souvent:”Ces jeunes ont tellement de problèmes; ce n'est pas
étonnant qu'ils se droguent”.Mais quand meme si toutes les personnes qui
ont des difficultés se droguaient, le monde entier serait toxicomane! La
plupart des adultes et des adolescents savent bien que les drogues ne vont
pas les aider à résoudre leurs problèmes. Un jeune qui a appris à affronter
ses problèmes, au besoin avec le soutien de son entourage,parents ou amis,
ne cherchera pas à utiliser les drogues pour fuir. Les situations qui
paraissent lourdes, sans issue, seront vécues comme un défi à dépasser et
non comme une menace insurmontable.
Chaque personne instaure une relation unique à l'autre , développe des
stratégies pour éprouver du plaisir ou pour ne pas souffrir. La
consommation des substances psychoactives occupe une place dans ces
stratégies. Aucune recette n'existe donc pour éviter qu'un individu, et en
particulier une personne jeune, ne fasse usage de substances psychoactives.
L'adolescence est l'âge de tous les possibles, des expériences et des
rencontres. Ce qui peut être vécu dans un moment particulier, peut ne pas
prendre un caractère définitif, rien ne sert de dramatiser un essai, une
erreur. Dans une période de crise, il s'agira pour l'adulte de trouver le
bon moment pour se faire entendre, et adopter une attitude appropriée.
S'il n'y parvient pas, il peut rechercher l'appui de personnes compétentes.
(voir encadré les lieux d'aide et de soins).
Dire non à un jeune enfant qui s'apprête à faire quelque chose de dangereux
ou d'interdit, dire non à un adolescent sans avoir peur d'exercer son
autorité, sont des attitudes éducatives importantes. Refuser ou fuir les
conflits ne résout pas les problèmes.
Les enquêtes récentes réalisées auprès des jeunes révèlent que le dialogue
parents - adolescents tient une place capitale dans le comportement
tabagique des jeunes : les adolescents déclarant avoir une communication
facile avec leurs parents sont plutôt moins nombreux à fumer (21,9 %) alors
que ceux qui affirment qu'il est difficile de parler avec leurs parents de
choses qui les préoccupent vraiment sont 30,5 % à fumer du tabac
régulièrement. Inciter l'adolescent à retarder le plus tard possible
l'expérimentation du tabac et de l'alcool, peut atténuer le risque d'un
comportement d'usage nocif ou de dépendance
Tout comme un verre de vin ne fait pas l'alcoolique, une cigarette ne fait
pas le tabagique, un adolescent qui fume occasionnellement du cannabis
n'est pas un toxicomane ! Cette consommation ne l'entraînera pas forcément
dans " l'escalade " vers des produits de plus en plus dangereux. Les
proches peuvent aider à cette prise de conscience en donnant des
informations de base claires, précises et exactes destinées à l'aider à
évaluer ses vulnérabilités et ses points forts. Face à une offre de
produits et à l'influence de la consommation de l'entourage, il est alors
plus facile de faire des choix responsables.
Pour certaines personnes, se faire aider momentanément paraît nécessaire.
Il est possible de convaincre quelqu'un qui se sent mal après une
consommation d'ecstasy par exemple de consulter, de voir une personne de
confiance pour en parler et obtenir un soutien psychologique ou médical.
Par ailleurs, les consommations abusives et les dépendances font partie le
plus souvent d'un ensemble de symptômes : anorexie, boulimie, idées et
conduites suicidaires, troubles du comportement… Elles sont l'expression de
souffrances, de difficultés passagères ou plus profondes qu'il s'agit de
prendre en compte au cas par cas.
EN ENQUETE SUR LES CONDUITES DEVIANTES DES LYCEENS QUETE SUR LES CONDUITES
DEVIANTES DES LYCEENS
En 1997, parmi les lycéens (de 15 à 20 ans), 30 % ont, durant l'année, pris
des médicaments contre la nervosité, l'angoisse, ou pour mieux dormir (dont
10 % plus ou moins régulièrement). Les filles sont deux fois plus souvent
concernées (41 %) que les garçons (18 %).
10 % des lycéens boivent régulièrement des boissons alcoolisées et 63 %
occasionnellement ; 48 % se sont enivrés durant l'année (dont 17 % plus de
cinq fois).
L'ivresse est plus fréquente chez les garçons, en particulier pour les
états répétés (la proportion de garçons qui se sont enivrés plus de 5 fois
Ñòðàíèöû: 1, 2, 3, 4, 5, 6